Au moins une quarantaine de décès ont été occasionnés par des accidents sur les routes de Côte d’Ivoire entre octobre et novembre 2019, alors que le trafic lors des fêtes de fin d’année atteindra un pic.

Une épidémie d’accidents frappe les routes du pays dans tous les sens. Après l’est, route d’Abengourou (16 morts), le centre-ouest route de Vavoua (15 morts), dont une femme enceinte et des enfants, des cercueils roulants sillonnent partout. Ces deux accidents comptabilisent déjà une trentaine de morts entre mi-octobre et fin novembre. En zone rurale comme urbaine l’alerte préoccupe avec en moyenne 50 morts chaque mois l’ensemble du territoire.

Toutes les couches sociales sont touchées par ce fléau qui endeuille et affecte la cellule familiale et la dynamique du travail. Excès de vitesse, dépassements imprudents, mauvais état des pneus, ébriété, etc. Les causes de ces nombreux accidents sur les routes sont majoritairement humaines et corroborent un incivisme notoire dont la Côte d’Ivoire devient le miroir. Les automobilistes font peur !

Gendarmes, cadres, artistes ne sont pas plus épargnés que les usagers des transports en commun. Quelques mois auparavant, la star du coupé-décalé Arafat Dj laissait s’écraser son talent à jamais sur le bitume. D’autres artistes dans le tunnel frôlaient un départ brutal sur ce théâtre cruel. Jean-Félicien Banny, fils de l’ex premier ministre épuise les larmes de ses proches encore. Les douleurs subséquentes de cette épidémie d’accidents sont plus pénibles qu’on ne l’imagine à chaque annonce de décès. A côté de ces noms connus, la profondeur du drame est inconnue. Sa durée et son traumatisme le sont autant.

Comme mesures imminentes, le gouvernement envisage une réforme du secteur du transport, des sanctions supplémentaires et la mobilisation des forces de l’ordre.

Au niveau infrastructurel et communicationnel, la langueur des dispositions est partagée. Surtout que, les vieilles habitudes ont la réputation d’avoir la peau de Kplo(dure). Le Commissaire du gouvernement, Ange Kessi Kouamé, en a d’ailleurs lors de descentes sur le terrain remarqué la persistance d’«une filière racket légitimée».

L’économie du pays et son capital humain sont déstabilisés en sourdine par cette épidémie d’accidents sur les routes sans riposte conséquente. Les compteurs affichent une hausse de plus de 13% en 2018 avec déjà 303 morts au premier semestre 2019. Les retrouvailles de fin d’année approchent à grands pas. Un livret de prière reste le recours face à cette sorcellerie sur les routes d’Akwaba, dont les solutions sont pourtant humaines et régaliennes.