C’est un match amical. Mais, avec un trophée au bout. Un enjeu qui ne fait pas perdre le beau du jeu. Vêtus des maillots officiels des Éléphants, membres du gouvernement, soldats et membres de la société civile partagent un moment de football dans le cadre de la Semaine nationale de l’armée. Voir se construire une armée encore plus citoyenne par la tutelle, un défi noble. Autant, un match pour une classe politique citoyenne est attendu.
Les ministres de la défense et de l’intérieur sont en maillot. Toute la hiérarchie militaire ou presque sur le terrain ou dans les gradins. Une communion plus accomplie si d’autres frères d’armes se joignent. Hélas! En exil ou en prison. Des libertés réclamées comme une passe décisive pour soulager le coeur des familles.
Mais, le dialogue est-il rompu ? Sur le terrain, il faut communiquer. Même entre adversaires. De telles rencontres entre politiques, société civile, armée dribblent les pronostics conflictuels. Saine compétition aux couleurs de la complémentarité dans la pluralité de perceptions et d’opinions. D’une part, des maillots orange, blanc et vert d’autre part. Cohésion pour la paix. Au foot comme à la politique, l’enjeu et l’exploit n’enlèvent en rien les valeurs humaines du jeu.
Autant les footballeurs défendent les couleurs du pays, l’armée défend les biens et les personnes. Le débat politique et les appartenances cultivent le fair-play et l’unité autour du drapeau. C’est la démocratie. Un match avec des règles trahies quand le pays devient un trophée à savourer seul par un clan qui domine l’autre. Un engagement commun à remporter la coupe de la réconciliation-paix est une confirmation d’un leadership africain mature et libre. Une nation forte, la Côte d’Ivoire, autour des valeurs civiques avec des dirigeants modèles d’unité et de compétitivité fair-play. Avant 2020, pour 2020 et au-delà.