On se croirait au cœur de la violence aux États-Unis. Mais, que non. C’est en Côte d’Ivoire qu’un artiste de Coupé-décalé exhibe une arme à feu, un pistolet automatique, au public. Après cette vidéo réalisée et diffusée par le chanteur sur les réseaux sociaux, la police l’a interpellé mardi à la demande de la justice. Interrogé puis relâché, Debordo n’est pas, pour autant, tiré d’affaire. Le cow-boy ivoirien répondra de son acte devant le parquet, signale la Direction Générale de la Police Nationale (DGPN). Un sursaut de justice quand la détermination du pouvoir judiciaire est implorée pour davantage réconcilier et éduquer.
La police n’a pas chômé ce 23 juillet. Ce jour, l’opposant Samba David est interpellé avec quelques proches dont un journaliste devant le siège de la Commission électorale indépendante (CEI).
Au sein de la presse ivoirienne, les indignations fusent. Au point d’indexer directement le Chef de l’État, garant des libertés, comme un catalyseur d’arrestations abusives. Les journalistes appellent à la libération du confère Marcel Louaba.
Fort heureusement, la DGPN, soucieuse des droits de l’homme et douée de professionnalisme, affiche les artistes délinquants, certains des nombreux voleurs qui courent les rues mis aux arrêts. Mais, pas les citoyens Samba, Marcel et Nahounou. La police connaît ses droits, alors! Ce qui la rend maladroite c’est lorsqu’elle est dévalorisée par la hiérarchie.
L’on se souvient de l’affaire policière giflée par un député. L’immunité et l’impunité se sont rencontrées. Ce débat houleux a élevé l’humanité des autorités à la minuscule.
En effet, la grogne contre l’adoption de la loi sur la Commission Électorale Indépendante controversée constitue l’arme politique sur la tempe des citoyens Samba, Nahounou et du Journaliste Marcel.
Pour revenir à l’arrestation de l’artiste Debordo annoncée en pompe par la Police, bien que libéré, pour un procès futur qui s’assimile à bien d’autres parures, la mémoire collective se ravive.
Parmi ces acteurs du Coupé-décalé qui exposent la jeunesse à des obscénités et des comportements violents, Arafat et Eudoxie Yao caracolent. Pourtant, ceux-ci jouissent de leurs libertés sous haute protection, dirait-on.
Des tangos d’humeurs et d’intérêts privés font-ils danser policiers, juges et procureurs ? Non. Ce sont des hommes de valeurs. Des dirigeants de familles. Des autorités. Entre leurs mains se trouvent la vie et l’avenir de multitudes.
Le Journaliste aussi prône faire « face à ses responsabilités ». Thématique du Congrès 2019 de l’UNJCI (Union Nationale des Journalistes de Côte d’Ivoire), déroulé il y’a quelques jours.
Un engagement à quatre pattes, dans la douleur de l’enfantement. Le Congrès est reporté, des violences ont émaillé cet instant majestueux. Les élections n’ont pu se tenir.
La Côte d’Ivoire à quelques mois de 2020 bouillonne d’indiscipline, d’incivisme et d’injustice. Une symphonie Coupé-décalé écoutée par l’autorité. Ça fait bouger le corps !