« Urgent », surtitre un confrère au Burkina pour annoncer le sacre d’une certaine Flora Ouédraogo au concours de beauté Miss Burkina organisé vendredi 9 août à Ouagadougou. Cette indication amplifie les colères, pour lesquelles les urgences sont ailleurs au pays des hommes intègres. Le terrorisme, la lutte contre la pauvreté, la promotion d’une agriculture résiliente face aux défis climatiques, l’insécurité alimentaire qui attendent des financements extérieurs… Quand, la Miss empoche 10 500 000 F CFA sans compter l’organisation de l’événement, déplorent plusieurs citoyens. Le sort des milliers de burkinabès affamés, réfugiés dans leur propre pays, est ressassé. « Jeunesse et civisme au Burkina » un thème travesti dans la luxure et la dépravation culturelle, protestent-ils. « A mon humble analyse, notre cher Faso, s’attarde à organiser des sélections de suçeuses(…)» ou encore « vous n’avez rien compris du concept « miss Burkina ». On vous présente (expose) de la crudité aux plus offrants(…) ». De grosses déceptions et virulentes critiques qui évoquent l’argent public sucé par ce concours…
L’organisation de cette compétition divise. En effet, si certains se montrent favorables à cet événement, les moins virulents à l’image de Seydou K. s’interrogent déjà sur sa valeur ajoutée à l’heure de « la déperdition des valeurs sociales ». Outre, quid de la promotion des savoir-faire dans un pays pauvre dont les potentialités attendent d’accoucher de solutions pour l’amélioration des conditions de vie des populations.
Danielle Flora Ouédraogo est diplômée en Industrie chimique et agroalimentaire dans un pays affamé. Son insertion professionnelle n’est pas une urgence. Mais, elle doit promouvoir la beauté durant les 12 prochains mois, durée de son règne. La faim peut attendre. La fin de la culture africaine et la pertinence des priorités gouvernementales peuvent s’entendre dans les cris de ces citoyens écœurés.