Le dernier rapport de situation d’Ebola en Guinée diffusé par l’Organisation mondiale de la santé(OMS) dénombre 3 332 personnes vaccinées, 366 contacts avec un taux de suivi de 96%. En plus des urgences entraînées par la pandémie Covid-19 et d’un environnement sociopolitique jonché d’austérités, les travailleurs sociaux du monde entier et d’Afrique en particulier se mobilisent sans relâche.
Estimez les risques et la pression physique comme mentale… Le poids de la famille, dans un environnement culturel d’interventionnisme en Afrique. Ebola a tué plus de 11 300 personnes en Afrique de l’ouest, il y a à peine cinq ans. La Covid-19 a accru la pauvreté, les frayeurs et la mortalité. Souvenez-vous, Alpha Condé, dans son rôle de président de la République de ce pays, Alpha Condé suggérait aux populations d’appliquer un baume menthol dans les voies nasales pour se protéger. Alors, c’est peu de dire à quel point la pression de la précarité oppresse les travailleurs sociaux dans des zones aussi sensibles de l’espace francophone et d’Afrique.
9 décès et 18 cas recensés en Guinée suite à la résurgence de la fièvre Ebola. La riposte humanitaire, malgré les faibles capacités matérielles des dispositifs, se montre avant-gardiste. ALIMA, une Ong médicale propose un nouveau modèle humanitaire afin d’apporter une réponse d’urgence en Afrique grâce aux compétences locales. Motivée par son slogan Yes african, ALIMA anticipe la construction du centre de traitement pour épidémies. A cet effet, trois unités de soins intensifs ont été installées, l’extension d’une dizaine de chambres est effective et neuf (9) chambres supplémentaires déjà prêtes peuvent accueillir les patients exposés à Ebola en Guinée. Douze cas confirmés sont soignés et suivis par les travailleurs sociaux de cette organisation. La détermination d’une telle équipe a besoin de soutien pour parer au pire.
Affecté par la crise politique en Guinée, dans un climat d’élections contestées, la Croix-rouge guinéenne se relève progressivement avec le soutien du Mouvement international. Ses moyens logistiques incendiés auraient pu servir en ce moment à réagir contre Ebola. Le travail social c’est aussi la passion pour l’Universalité, car les êtres humains naissent ainsi. D’où la déclaration universelle des droits de l’homme !
L’engagement des volontaires de la Croix-Rouge au Sénégal a sauvé tellement de vies lors des récentes manifestations contre le régime présidentiel en place. Là aussi, la réponse a été rapide au cœur des violences. Le Sénégal resté longtemps dans la tolérance a pourtant surpris par la persistance des violences. Bien que les appels à l’accalmie se mulplient, les souffrances des victimes continuent. Idem lors conflits armés, catastrophes et crises sanitaires. Et ceux qui prennent soin et perpétuent le peu d’humanité le long de ces moments éprouvants, ce sont les travailleurs sociaux. Leur équilibre global engage la responsabilité d’une société, par réversibilité et redevabilité. Sur terre et mer, les travailleurs sociaux ne doivent jamais se noyer. Avant que n’adviennent les souffrances médiatisées et populaires, les travailleurs sociaux sont-ils suffisamment écoutés ? « Au moins 17 000 professionnel·le·s de santé sont morts du COVID-19 au cours de l’an dernier », rapporte Amnesty International. La pénibilité et la douleur des travailleurs sociaux n’existent pas seulement en milieu sanitaire.