La Coupe d’Afrique des Nations (CAN) en Côte arrive aux chocs définitifs avant son apothéose. L’équipe nationale ivoirienne, les éléphants, se qualifient (2-1) avec âpreté face aux aigles du Mali. Ils réitèrent le rite portés par une rage de vaincre exceptionnelle. La ferveur de la foi du peuple fait triompher les pachydermes au-dessus d’une vingtaine d’autres équipes, dont le tenant du titre déboussolé après son échec face à la Côte d’Ivoire. Cette longue pause fraîcheur infligée au Mali est un appel à l’humilité.
Dès l’entame de ce match de quart de finale, les aigles du Mali charge le gardien ivoirien . Le portier de l’équipe de Côte d’Ivoire souffre de douleur à l’épaule. L’abrite n’a pas sifflé faute, mais le éléphants garde une excellente maîtrise de soi et continue de contenir l’offensive des maliens avec brio, tout en jouant à dix (10).
Cette talentueuse équipe du Mali ne cesse de s’écrouler sur le terrain et bénéficie d’un pénalty. Au-delà de l’attitude de l’équipe, il y a des craintes de violences liées à ce match, entre pays pourtant unis par des alliances culturelles et par ailleurs voisins au plan géographique. Le célèbre artiste chanteur Salif Keita relais une vidéo de sensibilisation de la police de Côte d’Ivoire, pays organisateur de cette Coupe d’Afrique des Nations. Cependant, du côté du Mali l’omerta face au fakenews est de mise. Aussi, convient-il de rappeler que le sport, la culture et les défis socioéconomiques communs se présentent comme une opportunité d’optimaliser le dynamisme des populations de l’espace sous-régionale ouest africain.
A travers sa création artistique, Georges Monboy, dès la cérémonie d’ouverture lance un appel à l’unité africaine pour faire briller la lumière entre les fils de ce continent et pour la prospérité partagée du berceau de l’humanité. Ce message doit être compris dans l’urgence de sorte que l’énergie entre les fils d’Afrique soit réciproquement fortifiante et active pour construire avec détermination la respectabilité de l’ensemble des peuples sur le continent. Cette Coupe d’Afrique des Nations démontre l’immensité et l’imprévisibilité des talents en Afrique. Une seule Nation peut-elle jouer une Coupe d’Afrique ? La beauté du football réside dans la diversité des talents et la valorisation collective des potentiels.
Pour rappel, la Côte d’Ivoire pays organisateur, a failli être éliminé de la compétition dès le premier tour. Cela n’a rien enlevé à la beauté de la CAN, hormis quelques manifestations de déceptions vis-à-vis de leur équipe nationale. Or, le penalty concédé au Nigeria, lors de son math de poule avec ce pays organisateur, fut-il révoltant pour nombre de supporters. Mais, l’esprit fairplay et hospitalier des ivoiriens a démontré la grandeur de ce peuple. Face aux railleries et à l’hypocrisie des performants adversaires de l’équipe nationale de la Côte d’Ivoire, l’on peut déduire que c’est l’humiliation devant la Guinée équatoriale (4-0) qui est normale.
Au constat, la Côte d’Ivoire réussit une organisation historique exceptionnelle de la Coupe d’Afrique des Nations parce que ce pays reflète les rayons de lumière de l’humanité. C’est le creusé de l’hospitalité mondiale. Son équipe nationale voit un de ses membres, assimilé à une autre origine. Diakité, le joueur ivoirien rectifie pour signifier qu’il n’est pas peuhl suite à l’intervention de ce journaliste malien. « Je suis Sénoufo », insiste-t-il. Au-dessus des polémiques, la Côte d’Ivoire unit l’Afrique et sait créer ce respect mutuel dans la diversité. Voici, une autre valeur essentielle du sport.
La configuration des équipes qualifiées pour les demi de la CAN en Côte d’Ivoire, en dit long sur ces valeurs fondamentales susmentionnées pour le développement des potentiels en Afrique subsaharienne. L’Afrique du Sud, le Nigeria, le Congo et la Côte d’Ivoire sont les quatre pays en lice. Du sud à l’ouest en passant par le centre, cette partie de l’Afrique fera briller ses talents, en s’inspirant des valeurs du sport dans tous les secteurs d’activités. Adopter les valeurs du sport, c’est transmettre la stabilité institutionnelle au fil des générations. L’esprit de solidarité, de responsabilité et le fair-play se cultivent au quotidien. Depuis 1998, près des 2/3 des pays d’Afrique subsaharienne, soit 30 sur 48 naviguent entre conflits, violence, fragilité et pauvreté. L’esprit dans les mentalités et les actions peut s’inspirer avec efficacité des valeurs du sport pour se transformer au lieu de dénigrer.
Il y a tant à dire sur la beauté et les valeurs universelles des populations de Côte d’Ivoire. A la faveur de cette CAN, et malgré leur fragilité, plusieurs déguerpies de leurs lieux d’activités existentielles, rendues vulnérables, ce peuple a privilégié l’intérêt sociétal, celui de l’Afrique. Hommage et Honneur à vous !