Alassane Ouattara n’a jamais pu rétablir la paix avec ses adversaires politiques et le peuple de Côte d’Ivoire. Malgré deux mandats. Et, il en sollicite un troisième. Ce mandat est dénoncé comme anticonstitutionnel au risque d’encourager une suite de nouvelles constitutions comme perfidie pour l’accaparement du pouvoir. Des manifestations de colères et une désobéissance civile violente s’emparent des localités du pays. Une partie de la Mairie de la commune de Fresco finit incendiée dans la nuit du lundi 24 août.

Avec plusieurs acteurs politiques écartés, Alassane Ouattara estime que l’opposition a « peur » de l’affronter à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020. Au passage, ce dernier n’a jamais remporté d’élections sans alliance avec le PDCI, un parti politique de Côte d’Ivoire avec une assise populaire comme l’ANC d’Afrique du Sud. Cependant, pour Alassane Ouattara, face à des sympathisants, « le RHDP, notre grand parti, est aujourd’hui le seul parti qui couvre l’ensemble du territoire national ». Une conviction justifiée en chiffre lors de son investiture ce 22 août par « 151 députés sur 251, 143 mairies sur 201 et 24 régions sur 31 » en faveur du RHDP.

Pendant que des cars venus de l’intérieur du pays transportent des participants à cette investiture, les manifestations sont interdites ou circonscrites dans l’éventualité. Des emprisonnements s’ajoutent à des détentions cumulées depuis deux mandats sous le règne d’Alassane Ouattara.

Jamais autant d’ivoiriens ne s’étaient retrouvés derrière les barreaux éparpillés dans le monde pour des divergences politiques, dans toute l’histoire de la Côte d’Ivoire. La solidarité, la loyauté et la discipline se sont effritées entre les populations. L’échec de la réconciliation est patent. Mieux, le refus de la réconciliation pour l’accaparement du pouvoir s’érige en mode de gouvernance dans ce pays d’hospitalité.

La Côte d’Ivoire refuse un troisième mandat à Alassane Ouattara. S’il se donne tous les droits, celui-ci est entrain de lui ôter le peu de dignité humaine qu’il a dénué à ses adversaires politiques. Le groupe Zouglou Yodé et Siro réputé pour ses chansons pertinentes dénonce les abus et avertit sur les conséquences dans son dernier album intitulé « Héritage ».

Alassane Ouattara n’a pas pu constituer une institution électorale crédible. Épicentre conflictuel depuis des décennies. Elle a fait l’objet de vives dénonciations par lui-même dans l’opposition. Les interpellations de la Cour africaine des droits l’homme et des peuples(CADHP) n’ont pas freiné la pollution politique en Côte d’Ivoire.
Alassane Ouattara, n’a pas pu relever le défi de la démocratie à l’intérieur de son propre parti politique. L’ex cadre du FMI dit être contraint de se présenter à l’élection presidentielle prochaine à cause du décès du candidat de son parti. « L’homme propose, Dieu dispose », soutient-il. C’est à croire que sa mort, naturellement imprévisible, sonnera la fin du développement de la Côte d’Ivoire. Candidat-messie ! Parti politique-messie. Ils doivent concourir nécessairement.

Alassane Ouattara n’a pas pu éduquer à la citoyenneté au sein de son parti. De son actuel président de l’Assemblée nationale, à sa ministre de l’éducation, sans omettre les députés de son parti les propos tribalistes s’alignent sans rappel à l’ordre.
Alassane Ouattara a d’abord fait croire qu’il n’allait pas achevé son deuxième mandat. Aujourd’hui il en réclame un troisième.
L’outrecuidance, la kleptocratie, le clanisme se masquent sous le slogan d’ivoirien nouveau.

Alassane Ouattara n’a pas amélioré le niveau de l’offre politique en Côte d’Ivoire. La preuve se constate dans son propre parti politique. C’est aussi l’évidence d’une réelle insécurité intellectuelle.
Alassane Ouattara, le jour de la République, ce 07 août 2020, laisse planer l’oligarchie dans le ciel de Côte d’Ivoire.
Quelle trahison après une guerre imposée au peuple, dont ses alliés regrettent l’engagement à ses côtés. Tant de générations exposées à la précarité. Tant d’endettements pour relever ce pays. Et, en pleine chute du taux de croissance auquel le pays s’accroche, avec la crise de la Covid-19, la Côte d’Ivoire est livrée aux violences. Alassane Ouattara est-il un démocrate ? Le FMI forme quel type de gouvernants ? Pourquoi l’Afrique est-elle confrontée à un leadership inconséquent ?

Le duo Alassane Ouattara et Alpha Condé s’investit à entretenir une insécurité sociétale dont les nuisances imminentes ou lointaines s’annoncent. 

Entendre un Responsable communautaire prendre position, « les gens ne veulent pas que le président fasse un 3e mandat c’est pourquoi ils marchent et ils cassent », à Divo…

Regarder ces jeunes gendarmes dormir sur les guéridons d’un kiosque à café pour empêcher des marches et éviter des conflits inter-communautaires à Azaguié…

Voir les populations de Tiassalé et N’douci à la limite de la haine éjectée en elles, après tant d’efforts du maire Assalé Tiémoko…

A 60 ans, ce 07 août 2020, date remplie de symboles d’espérance, Alassane Ouattara plante la peur. La Côte d’Ivoire merite mieux que ces décennies d’instabilités et d’horreurs entretenues.

Ce lundi 24, Alassane Ouattara dépose sa candidature auprès de la Commission électorale sur des braises ardentes.