A 19 ans, sa vie lui a été arrachée par un jeune comme lui, âgé de 28 ans. L’accusé avoue son crime, mais pour le tribunal de la haute Cour du Malawi, « la peine de mort est appropriée » pour ce criminel. Une décision de justice encore possible dans plusieurs pays. D’autre part, les meurtres de personnes albinos continuent malgré les sensibilisations, en Afrique subsaharienne.

Décapitée et éventrée, Ramata est retrouvée à quelques 150 mètres du domicile familial. La fillette, raptée en pleine nuit, par des individus armés alors qu’elle était endormie auprès de sa mère et sa sœur n’avait que 5 ans. Tuée pour la couleur de sa peau, source présumée de richesses matérielles, tel un animal.
Si en Afrique, l’albinisme devient un problème de santé fort répandu par manque de prise en charge. Le calvaire de ces personnes est plus grave. A peine ne sont-elles pas pourchassées! Persécutées et victimes de violences diverses, alimentées par des préjugés.
Tout comme ce jeune rempli de force, cette enfant, Ramata, sont des preuves palpables de « la tragédie des albinos». La fillette a été tuée à quelques deux mois de la présidentielle malienne de juillet 2018. Des témoignages du genre sont récurrents.

La société civile s’active sur le continent afin d’abolir la peine de mort. A l’échelle mondiale les derniers travaux de Bruxelles avec l’ECPM( Ensemble Contre la Peine de Mort) ont enregistré la participation de Namizata Sangaré, présidente du Conseil des Droits de l’homme en Côte d’Ivoire, pays abolitionniste.
Par ailleurs, la mobilisation pour la santé et la sécurité des personnes qui manifestent l’albinisme déploient des campagnes de sensibilisations mais les bourreaux demeurent présents dans chaque génération.
La Société kenyane de l’albinisme par exemple, lutte par la promotion de la beauté afin de faciliter l’intégration de cette communauté marginalisée et agressée. Dirigée par le premier député albinos du pays, fin novembre 2018, elle a tenu la 2ème édition de « Mr and Miss albinos » pour déconstruire les clichés et les velléités.
En Afrique de l’ouest, l’artiste Salif Keita, un exemple d’épanouissement d’albinos, avec son association monte au créneau pour la protection de ces derniers. Cependant les enquêtes après les crimes aboutissent rarement.

Peut-on dire alors que la Haute Cour de Justice du Malawi après la condamnation à mort de ce criminel de 28 ans lance un message fort à tous ces agresseurs d’albinos ? Outre, la peine de mort est-elle légitime pour les tueurs d’albinos ? Pour ou contre? D’autres sentences hormis cette peine capitale pourrait faire chuter ce fléau si les enquêtes policières et les sensibilisations étaient davantage concluantes.