La résistance des microbes aux antibiotiques devient un problème de santé publique crucial en Côte d’Ivoire. Le taux de résistance antimicrobien en deux décennies sera au-dessus de 50% à en croire les études réalisées par le Centre national d’antibiotiques en Côte d’Ivoire.
En effet, entre 2002 et 2018, le niveau de résistance a grimpé de 9% à 46% dans ce pays. Chaque année, en moyenne, les microbes ont gagné au moins 2,3% de résistance en plus, à cause de l’utilisation inadéquate des antibiotiques. Alors que, selon une évaluation de l’OMS, aucune capacité de réaction n’est à ce jour possible pour parer aux dégâts.
Face à cette montée en puissance des RAM (Résistance aux antimicrobiens), la menace sanitaire est générale. La santé humaine, la santé animale et la qualité environnementale sont exposées à des mutations désastreuses. Ainsi, le plan national d’action multisectoriel de lutte contre la RAM(PAN-RAM) et l’Observatoire de la résistance des micro-organismes aux anti-infectieux en Côte d’Ivoire ont la lourde tâche d’aseptiser cette interaction microbienne mutante en prolifération.
Les maladies infectieuses et non infectieuses à 70% sont à caractère zoonotique. L’utilisation des antibiotiques traverse toute la chaîne alimentaire et ces conséquences n’épargnent aucune espèce. Les mouvements migratoires contribuent à amplifier la prolifération virale. Les femmes, cible vulnérable dans les crises et minées par le manque d’autonomie sont plus exposées aux risques éventuels.
D’ores et déjà, en Afrique subsaharienne, 59% des personnes infectées par le virus du SIDA s’avèrent être des femmes. Or à l’échelle mondiale, 99% des victimes d’exploitations sexuelles sont de sexe féminin. Le recours aux antibiotiques est prépondérant chez la femme du fait de sa vulnérabilité en partie. La troisième cause de mortalité maternelle est liée aux maladies nosocomiales dont la prévalence hausse jusqu’à 60% en Afrique.
En Côte d’Ivoire, 33% de la population défèquent à l’air libre et 46% partagent des toilettes avec d’autres ménages, dans des installations très souvent non améliorées.
Bars, maquis et lieux publics peuvent facilement devenir des flores d’infections pour les femmes. Investies en grand nombre dans le commerce illicite de médicaments et exposées à l’automédication permanente, si la résistance des microbes aux antibiotiques devient un problème de santé publique, la sensibilisation et la protection de la femme en plus des professionnels du domaine pourraient être l’épicentre de la riposte. D’ici 2030 les antibiotiques deviendront amis à 100% avec les microbes et les bactéries en Côte d’Ivoire peut-on craindre.