Tout va bien! Sous ce climat mortifère de tensions sociales, la République de Guinée Conakry vient d’élire « la plus belle » femme de l’historique indépendantiste pays d’Afrique de l’ouest . Elle aussi a plus de deux mandats, pour avoir été successivement Miss Choco et Miss Boro en 2015 et en 2017 Miss RTG. Mais sans changer les règles du jeu, n’en doutons pas. Mariam Touré est élue Miss Guinée, sous une pluie de sang, et d’arrestations d’opposants, au troisième mandat de Alpha Condé. C’est un peu con tout ça ! Mais qui dit mieux pour la comm. ?
La Miss est par ailleurs diplômée en droit international. Les 150 âmes du stade de Conakry défilent devant les coupables. Avec ses beaux yeux, la miss le sait, tous les citoyens de la Guinée sont justiciables. Seulement Miss Mariam Touré a choisi son combat : la lutte contre la fistule obstétricale. Une autre honte pour la Guinée.
Que peut donner l’addition de deux hontes ? Entre autres l’État sauvage et la maladie vaginale.
A cette question, la réaction d’Alpha Condé est claire : « Il peut se passer des choses beaucoup plus graves dans le monde et on ne dit rien. Mais dès que c’est ici on dit : « Ah! ça, c’est la Guinée » », argue ce président haut et fort, pendant que la nouvelle ambassadrice de la beauté embellit: « mon objectif est atteint ».
C’est aussi cela l’esthétisme de la barbarie locale pour accéder au haut standing et s’y maintenir. La culture de la beauté de la dignité humaine est seulement reconnue au plan sanitaire, souvent.
Tant de personnalités, fiertés démocratiques du continent, pour s’être hissées en tête de la promotion des valeurs démocratiques, cauchemardent avec le peuple dans la culture d’une gouvernance et d’un discours populaire opaques. Le nombre de corps sous leurs yeux. Tant pis, si c’est à ce prix qu’ils peuvent concourir pour la couronne.
Alpha Condé le dit d’ailleurs : « Dans les autres pays où il y a de nouvelles Constitutions, il y a eu beaucoup de manifestations, il y a eu des morts, mais ils l’ont fait ».
Quelle beauté cette Miss!